Action collective et compétitivité des exploitations agricoles engagées dans les circuits de proximité


  • Date de publication : 2017-02-01

Référence

Mundler P., Laughrea S., Jean-Gagnon J., Royer A. (2016). Action collective et compétitivité des exploitations agricoles engagées dans les circuits de proximité. Rapport final remis au MAPAQ dans le cadre des projets Innov’action. Québec, Université Laval, 142 p. + annexes.

Résumé

Faits saillants du rapport :

  • Les circuits alimentaires de proximité (CAP), rapprochant le producteur du consommateur, gagnent en popularité.

  • Les CAP sont exigeants pour les producteurs puisqu’ils demandent l’intégration de trois métiers (production, transformation et distribution).

  • Les fermes commercialisant en CAP sont d’une très grande diversité.

  • À des degrés divers, leur productivité en production apparaît plutôt faible, celle-ci est partiellement compensée par la valeur ajoutée permise par la transformation (cas des exploitations laitières) ou la distribution (cas des exploitations viande et maraîchères).

  • L’intégration de la transformation et de la distribution est très exigeante en temps de travail. Les fermes enquêtées créent de l’emploi en s’appuyant sur des travailleurs salariés. Elles reçoivent aussi un appui de bénévoles familiaux ou amicaux.

  • Une trop forte diversification des activités, principalement en transformation, nuit à la performance globale de l’entreprise.

  • Les agriculteurs rencontrés affichent majoritairement une satisfaction élevée à l’égard de leur travail au quotidien. La reconnaissance sociale qu’ils retirent de la pratique de leur métier apparaît être un élément central de leur bien-être. Le contact avec la clientèle apparaît comme la source de motivation la plus souvent citée.

  • On note toutefois une relative insatisfaction des agriculteurs à l’égard de leurs performances financières qui compensent mal les efforts consentis.

  • Le projet s’est intéressé aux démarches collectives imaginées par les agriculteurs pour améliorer leurs performances économiques dans les CAP.

  • Ces démarches collectives en CAP demeurent rares au Québec et plusieurs peinent à pérenniser leurs structures.

  • L’adhésion à une démarche collective en CAP s’organise autour de deux motivations principales : déployer une stratégie de diversification économique et mutualiser des ressources humaines, financières, matérielles et sociales pour réduire les coûts liés à cette diversification.

  • Les collectifs en CAP sont donc avant tout un outil de diversification pour les membres. Leur capacité à réduire les coûts liés à cette diversification est variable. Du fait de leur relative fragilité, les démarches collectives demandent un investissement conséquent de leurs membres. C’est pourquoi elles n’apparaissent souvent pas, pour le moment du moins, comme des éléments permettant des gains de productivité sur les fermes. Une exception serait les collectifs à forte délégation à des salariés.

  • Les collectifs en CAP qui ont atteint une stabilité financière sont généralement des sources de revenus importantes pour leurs membres. Ils leur permettent effectivement de bénéficier d’opportunités auxquelles ils n’auraient pas accès individuellement.

  • Outre leur dimension économique, les collectifs en CAP peuvent former un réseau professionnel pour leurs membres au sein duquel il y a un échange de bonnes pratiques, voire même un mentorat pour les entreprises en démarrage.

  • L’engagement social fort d’une partie des membres est une condition centrale à la pérennité de ces démarches collectives. Il donne de la résilience au collectif dans les moments plus difficiles puisqu’un membre engagé sera prêt à s’imposer davantage de contraintes afin d’assurer la survie du collectif.