Godonou, Gratias Gloria Denise Maîtrise en agroéconomie


Étudiante diplômée

Quand on se demande pourquoi les gens s’alimentent mal, on entend souvent parler de problèmes de disponibilité d’aliments sains et d’incapacité financière à se les procurer. Même si ces dernières raisons expliquent principalement la situation dans bon nombre de pays, elles ne demeurent pas suffisantes pour comprendre la situation des pays développés tel que le Canada. Le projet de recherche de Denise s'est attaché à comprendre les facteurs comportementaux et psychosociaux qui interagissent avec les facteurs économiques pour expliquer la mauvaise alimentation des Canadiens.

Analyse des prédicteurs de la saine alimentation : cas du Canada

Cette recherche s'est donnée pour objectif d’actualiser les prédicteurs de la saine alimentation, chez les Canadiens âgés de 18 ans et plus avec des données récentes (Enquête sur la Santé dans les Collectivités Canadiennes (ESCC)-Nutrition 2015) et de vérifier l’effet de nouvelles variables. Ce, parce que les études menées jusque-là pour évaluer les déterminants de la saine alimentation sont des études anciennes ou lorsqu’elles sont récentes elles sont quand même basées sur les données de 2004. Dans ce cadre, nous avons évalué la qualité de l’alimentation avec l’indice de saine alimentation, version 2005 adaptée au contexte canadien (HEI-C2005), puis nous avons mené une régression linéaire multiple avec comme variables explicatives des facteurs socioéconomiques, démographiques, l’état de santé, le niveau d’activité physique et le bien-être général perçu. Nos résultats montrent qu’actuellement, la qualité de l’alimentation de la plupart des Canadiens doit être améliorée (un indice moyen de 68/100 avec un écart-type de 12, sachant qu’une valeur de 80/100 ou plus est le seuil d’une saine alimentation). Toutefois, il y a eu une amélioration par rapport à 2004 (indice moyen de 50,2/100). En ce qui concerne les prédicteurs, l’effet connu des variables classiques (âge, genre, éducation, bien-être perçu, revenu, origine ethnique et niveau d’activité physique) n’a pas changé. Concernant ce qui n’a pas encore été vérifié dans les études précédentes, nos résultats démontrent que l’insécurité alimentaire et le prix des légumes ont un effet négatif sur la qualité de l’alimentation Les personnes diabétiques et les personnes ne souffrant pas de cancer ont une alimentation plus saine que les non-diabétiques et les personnes souffrant de cancer. Aussi, nos résultats montrent que le prix des fruits et le milieu de résidence n’ont pas d’effet sur la qualité de l’alimentation.

Le mémoire de Denise peut être consulté ici