Robert, Laurence


Étudiante au doctorat en agroéconomie

: Doctorat
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Un poids, deux mesures : pourquoi le Québec et l’Ontario ont adopté un système différent face à la régulation de la commercialisation agricole collective ?

Les rôles des législations ontarienne et québécoise en matière de commercialisation des produits agricoles sont sensiblement les mêmes, soit de favoriser une commercialisation ordonnée et efficace, dans l’intérêt des acteurs visés et du public. Pourtant, les approches et le style de régulation économique adoptes divergent à certains égards. Par exemple, au Québec, le régulateur économique et tribunal administratif, la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec, détient une trilogie de pouvoirs pour veiller au respect de la législation. En Ontario, le pouvoir quasi judiciaire est dévolu à un tribunal distinct de la Commission ontarienne de commercialisation des produits agricoles, soit le Tribunal d’appel de l’agriculture, de l’alimentation et des affaires rurales, intègré au ministère d’attache. D’un côté́, le régime vise une adhésion obligatoire dans les sous-secteurs réglementés (Québec), tandis que de l’autre, l’adhésion est volontaire (Ontario). À notre connaissance, l’origine et les répercussions de ces variations n’ont jamais été étudiées en termes comparatifs. De plus, la méconnaissance des connections entre toutes les couches du processus de régulation s’avère un handicap à toute évaluation rigoureuse et prospective des régimes.

Le projet de Laurence vise donc à comprendre et évaluer en quoi, pourquoi et avec quels effets les composantes de chacun des systèmes varient. Laurence choisit d’expliquer les divergences dans la configuration des régimes par l’influence des institutions. Des auteurs de diverses disciplines ont formulé des propositions théoriques dans ce sens : l’économie néo-institutionnelle, le management, le droit et l’économie politique. L’une de nos hypothèses est que la tradition juridique affectera la configuration et le style de la régulation du secteur et ses résultats. Des facteurs comme la tradition administrative, les institutions politiques, le type de coordination économique sectorielle, les normes et coutumes, etc. sont notamment analysés dans le cadre de cette étude comparative.

Laurence est boursière de Chaire d'analyse de la politique agricole et de la mise en marché collective. Sa thèse est dirigée par Annie Royer et co-dirigée par Sule Tomkinson, professeure au département de Science Politique de la Faculté des sciences sociales. 



Study level

Doctorat

À la recherche d'une compréhension globale des enjeux sociaux, économiques et politiques de l'agroalimentaire québécois, Laurence a choisi l'agroéconomie à son entrée à l'université Laval, en septembre 2013. Depuis son baccalauréat jusqu'à ses études doctorales en agroéconomie, débutées en septembre 2019, le département d'économie agroalimentaire et des sciences de la consommation s'est toujours avéré pour elle un lieu d'étude et de recherche hautement stimulant et stratégique. Entre temps, ses intérêts de recherche l’ont amenée à suivre des cours en science politique (université Laval) et en management (ÉNAP). 

Après un baccalauréat en agroéconomie, Laurence a complété une maîtrise avec mémoire dans le même domaine. Intitulé « La Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec : nature et gouvernance de la résolution des litiges », son mémoire de maîtrise a s’est intéressé à une institution de régulation économique intervenant depuis près de 65 ans dans le secteur agroalimentaire québécois. Cette recherche a laissé plusieurs questions en suspens et a ouvert de nombreuses possibilités de recherche, ce qui a tout naturellement conduit Laurence à poursuivre ses recherches en entamant des études doctorales.